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La Vie en Rose – Oliver Rasmus

Artiste, graphiste et illustrateur, Oliver Rasmus exerce son métier avec passion depuis plus de trente ans au sein du collectif Strates à Lausanne. Travaillant avec la photographie, la typographie, le signe et le symbole, il réalise des projets de communication visuelle, d’édition et des concepts pour le web. En 2023, il a commencé à créer des illustrations par intelligence artificielle, explorant ainsi de nouvelles dimensions artistiques.

Son dernier oeuvre, « The Pink Series », utilise des systèmes algorithmiques pour nous inviter à regarder le monde et ses dérives de manière spontanée et presque enfantine.

1 Oliver, que faites-vous actuellement dans la vie ?

Je suis graphiste et illustrateur indépendant depuis plus de vingt ans, membre du collectif de photographes « Strates Association » à Lausanne. Je travaille dans le domaine culturel et institutionnel, notamment sur des projets d’édition de livres, de revues et de magazines, ainsi que sur la réalisation d’affiches, la conception de sites internet et les identités visuelles d’entreprises.

Mon intérêt pour l’image en général m’a naturellement conduit à explorer les systèmes algorithmiques de génération d’images (je préfère cette expression à « intelligence artificielle »), et depuis 2023, je crée des séries thématiques dans ce domaine.

2 Parlez-nous du projet The Pink Series.

Je travaillais sur des séries d’images aux rendus picturaux, cherchant à m’éloigner des artefacts visuels trop proches de la photographie. Étant illustrateur et ayant toujours côtoyé des photographes, je souhaitais créer des images immédiatement reconnaissables comme des créations d’une machine. Je visais également un rendu manuel, rappelant des peintures à l’aquarelle, ce qui m’a conduit à un mouvement artistique nommé « Hyperréalisme ». En m’inspirant de leurs techniques, j’ai cherché à produire des images qui ne sont ni photographies, ni peintures, ni illustrations au sens strict.

Après de nombreux essais, j’ai créé un « prompt » (1) de référence qui m’a permis d’obtenir le rendu souhaité. Les premières images obtenues avaient toutes des teintes rosées, dans des gammes pastel, que je trouvais particulièrement attrayantes. Le rose est une couleur fascinante, rarement associée à la négativité, souvent évoquant la joie et le bonheur.

J’avais donc tout pour commencer une nouvelle série d’images : un thème, quelques personnages principaux, mais il manquait encore un nom.

De nombreux artistes ont travaillé avec le rose, certains ayant même leur « période rose », comme Pablo Picasso entre 1904 et 1906. D’autres ont également utilisé le rose dans leurs compositions. Je me suis mis à appeler ces images « la série rose », et finalement, le nom est resté. À l’ouverture du compte Instagram dédié au projet, je l’ai appelé « The Pink Series », en anglais.

La série s’articule autour de nombreuses scènes inspirées par la nature, la technologie, notre évolution et la société en général. Le thème principal est l’humain, ou peut-être l’humanité. L’idée est de parler de nous et du monde qui nous entoure, à travers de petites histoires quotidiennes, parfois surréalistes, parfois non, parfois volontairement exagérées et symboliques, parfois poétiques ou oniriques. Il s’agit de traiter, par le biais de moyens visuels, de la surconsommation, de la destruction des écosystèmes, de notre rapport à la nature, ou encore de dénoncer les clivages et l’arrogance de notre société face au vivant. « The Pink Series », c’est nous, finalement.

3 Quel est votre endroit préféré en Suisse romande ?

Né et grandi au Tessin, j’ai découvert la Suisse romande en 1993 en m’installant à Lausanne pour mes études. Je suis rapidement tombé amoureux du Léman, ce qui m’a incité à rester. Par la suite, j’ai déménagé à la campagne où je vis encore actuellement. La nature du Canton de Vaud, tout comme le Léman, est fascinante et constitue pour moi une source d’inspiration inépuisable.

4 Au niveau culturel, quelle forme d’art vous inspire le plus et pourquoi ?

La photographie, indéniablement. Je ne parle pas de la photographie dite « artistique », mais bien de La Photographie, en attendant qu’on l’élève à une forme d’art à part entière. Je suis également très inspiré par la musique et la littérature. Cependant, sans qu’on puisse vraiment la considérer comme une forme d’art, bien que cela soit débattu, c’est la nature qui m’inspire le plus.

5 Quelle est votre plus grande défaite ou réussite jusqu’à présent ?

Ma plus grande réussite est d’avoir toujours pu exercer un métier que j’aime, le seul que je sache faire, et de pouvoir partager un peu de ma créativité avec ceux qui me le demandent. Ma plus grande défaite ? Peut-être celle de croire que je n’en ai pas eues.

6 Quels sont vos projets d’avenir pour les prochaines 5 années ?

Hm, difficile à dire, car je ne fais pas des planifications d’aussi long terme.

Pour plus d’informations visitez le site de Oliver Rasmus Schneebeli

Découvrez la Série Rose sur Instagram

(1) Un prompt désigne une instruction, que l’on envoie à un système algorithmique spécialisé dans la génération de contenu — comme du texte ou de l’image.